Des bornes et des temples

Kampong Cham, 14h

          C’est à Kampong Cham, 3eme ville du pays que nous avons élu domicile temporairement pour nous reposer un peu. Nous avons en effet rejoint cette ville depuis Udong, une ancienne capitale khmère. Nous y avons visité les nombreux vestige de cet ancien royaume du 16eme et 17eme siècle. La plupart des stupas (les chambres funéraires) des rois ont été érigées sur une petite colline au milieu des rizières. Nous avons bénéficié d’une superbe vue sur les champs inondés, la route qui nous attendait, une usine de textile chinoise et les fosses communes des khmers rouges…

Le lendemain matin, réveillés à 5h par une musique assourdissante, nous comprenons que la fête qui se préparait la veille dans la rue a bel et bien commencé. En réalité, la musique est diffusée par des haut-parleurs placés en haut de mats, si forte que, quand on est proche, il est difficile de reconnaitre la mélodie. Souvent à vélo, nous savons que nous ne sommes pas loin d’un village 3 km à l’avance, rien qu‘en entendant la musique!
En sortant pour harnacher les vélos, nous nous retrouvons coincés dans la guest house. Les tables des invités au mariage (déjà en repas à 7h du mat!) envahissent toute la rue! Nous ferons une sortie majestueuse dans ce décors si kitch!

     Une fois sur nos montures, nous avons alors à parcourir 108 km, et ce volontairement. C’est une des première fois que nous nous engageons le matin tout en sachant qu’il y aura beaucoup de kilomètres à parcourir. Ce n’est jamais très facile pour moi. Donc nous partons tôt pour avoir une marge dans le temps. Et tout compte fait, comme d’habitude, on ne traine pas, on ne s’arrête qu’une fois pour boire un thé, et à la pause du midi, nous avons déjà parcouru une petite soixantaine de kilomètres. Quand il ne nous reste que 40 kilomètres l’après midi, ça me rassure. Je sais qu’on arrivera vers 16h max. En tout, ca nous fait rouler à peu près 3 heures le matin et 2 à 3 heures l’après-midi.
     Pour les 108 km, je n’ai voulu m’arrêter qu’à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Mais parcourir 35 km sans s’arrêter après manger, c’est encore trop pour moi et j’ai un peu accusé le coup devant mon coca : dans ce cas là, les jambes sont très lourdes et le regard dans le vide. Nico, lui, les pauses lui coupent les jambes…Il pourrait faire toutes ces bornes non stop!

     A kampong Cham, nous nous arrêtons sur le marché pour acheter nos fruits du matin (fruit du dragon, pomme et bananes vertes, nous trouvons un logement pour 4 dollars et allons manger chez un chinois,où 10 serveurs nous attendent, alors que nous sommes les seuls clients. Pour Nico, se sera comme d’hab’ : un plat de porc sucré-salé à l’ananas et pour moi, des calamars à la tomate. Une fois l’ananas englouti et débarrassés de nos dollars, nous allons nous coucher à 20h, bien fatigués.

     Et une journée de plus de passée! Ça passe si vite qu’on commence à penser au retour…