Extrait du carnet de voyage...

Publié le par chloenicolas

J72                                                                                  Mardi 6 octobre                                                                                 Bus
                                                                                               21h30
                                                                                     Quiaca - Argentina


     Nous voilà enfin sortis de Bolivie! Je dis enfin, parce que le dernier jour aura été un vrai calvaire! Comme nous sommes heureux de voyager à vélo! Au moins, nous ne sommes pas dépendants des bus!

     Aujourd'hui, nous avons choisi de prendre le bus pour aller de Tupiza à Villazon, la ville frontière avec l'Argentine. En ce qui concerne l'état de la route, nous ne regrettons pas ce choix. Mais pour ce qui est de la compagnie de bus... on s'en souviendra!

    Nous avons opté pour une autre compagnie que celle, pourrie, dans laquelle nous nous sommes fait volé notre appareil photo. Ça peut se comprendre... Mais on en a pris une pire! On devait partir à 10h30. Mais faute de remplissage comme des sardines, il a fallu qu'on revienne à 14h.

     Le chauffeur démarre enfin, mais.. à toutes berzingues! Dès la sortie du parking, nous sommes secoués comme des pruneaux! Étant donné la piste en sable exécrable, nous hallucinons dans les premiers kilomètres : les nids de poule et les dos d'âne ne freinent pas les ardeurs du conducteur hystérique, qui ne ralentit pas pour autant!
Placés à l'arrière du bus, nous décollons littéralement à  50 cm de hauteur du siège ! Il fait au moins 35 degrés dans le bus et notre fenêtre ne s'ouvre pas bien sûr... Le bruit des fenêtres qui vibrent est épuisant et à chaque passage sablonneux, une nuée de poussière envahit l'habitacle. A chaque fois, l'air devient irrespirable!

    Mais le pire, c'est qu'on a attaché les vélos sur le toit. Avec toutes ces vibrations, envols et autres soubresauts, on a peur de les retrouver en miettes. D'autant plus que Nico doute qu'ils soient bien attachés...

     Le chauffeur est un véritable FOU FURIEUX! Fou pour la conduite hyper-dangeureuse : dans les descentes, il ne freine quasiment pas et accélère même dans les virages en épingle! On part de l'intérieur du virage pour finir en dérapage au bord du ravin! Un véritable malade! Je commence à avoir peur pour notre santé! Mais les autres passagers restent flegmes... Ils en viennent même à sourire quand je crie "Oh! lento!!". Mais les petites grands-mères qui se tiennent les reins à chaque décollage du siège, c'est pas du pipeau...
      Le chauffeur est aussi un furieux, parce qu'il passe son temps à crier son mécontentement ( à propos de je ne sais quoi)! Alors qu'un passager, qui tient à sa vie, et sa vielle mère lui demande de rouler moins vite ( 70 km/h dans les passages limités à 30km/h!), il commence à s'énerver. Il arrête le bus et en vient aux mains avec le gars. C'est la grand-mère qui tente de les distancer! Le pauvre passager finira par sortir du bus sous une palanquée de coups de pieds!

     Je suis de moins en moins rassurée, et surtout très en colère contre ce maudit ventripotent qui ne respecte rien.
     Au cours d'une pause pour arroser le moteur d'eau froide (!), je descend pour vérifier l'état des vélos. Et là, je me rend compte que l'élastique qui les tient est complètement détendu! Je le signale au pauvre type soumis et mal aimable qui s'occupe des bagages. Mais il ne veut rien entendre. C'est à peine si il regarde sur le toit! Cette fois, je m'énerve et commence à crier. Nico descend du bus et en remet une couche. J'hésite carrément à descendre les vélos du toit et partir. Mais le gars finit par monter avec Nico pour les rattacher. Ils ne tenaient que coincés sous les barres du toit, par les pédales. Mais bien sûr, "no problema"! 
     Alors que les deux sont là- haut, le chauffeur qui vient de se passer la tête sous l'eau, recommence à pester contre Nico et son sbire. Je lui dis alors en "espagnol gestuel" : "Que pasa?! Si les vélos sont cassés, c'est toi qui paye! et c'est 4000 dollars!". Evidemment, ça ne lui a pas plu... Il me menace à son tour, mais reste à distance. Je comprends qu'avec les 10 bolivianos qu'on a payés pour mettre les vélos sur le toit, on a rien à dire! Le monde à l'envers...

     Nous remontons dans le bus sur les nerfs. Heureusement, la piste monte, le chauffeur ne peut plus aller vite.
     A l'arrivée, Nico lui jette son ticket de bus qu'il réclame. Je m'aperçois qu'il a la joue gonflée de feuilles de coca! Il est dans un état second, totalement surexcité. Des canettes de bières vides traînent derrière le siège...

Publié dans Bolivie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
<br /> é ba....?qué passa?...allucinante cette petite virée en bus! vs avez le moral di dc...c'est simpa de vs voir en video!!! bon courage pr la suite des evenements.On vs embrasse trés fort tous les<br /> 3.biz<br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> Merci chloé pour cet extrait... c'est un truc que j'adorerais faire (écrire un carnet de voyage!)... pour le reste (le voyage en fait!) j'hésite encore !!!!!<br /> Bon courage...biz<br /> <br /> <br />
Répondre