Voila, c'est fini
Barneville-Carteret, 21h
C’est allongée dans un lit, mon lit, que je vous écris cet énième et dernier article. Et c’est , je crois, le plus difficile à écrire. Alors que l’inspiration nous venait spontanément sur le bord des routes, maintenant que nous sommes au bercail, le syndrome de la page blanche nous a rattrapé. Il faut dire que pour nos derniers tours de roues, nous n’avons pas atteint des records de vitesse! 4 heures pour rallier Barneville- Carteret depuis Pirou, soit 35 km. Un record de lenteur sur le plat! Mais pour ne pas être en avance au rendez vous avec les familles et les amis, on a été obligés de s’arrêter deux heures au troquet de Porbail…
Ah qu’il est difficile d’arriver… A encore 10 km de l’arrivée, Nico me demandait encore si on ne devrait pas faire demi-tour… Quant à moi, les manifestations d’appréhension sont plus physiques : j’ai été réveillée cette nuit par une crie d’urticaire. On a du mal a effacer de notre mémoire qu’un retour à une vie plus commune ( et pas je n’ai pas dit normale!) sonne comme comme un retour aux soucis, à ces petits tracas qui nous avaient totalement oubliés ces dix derniers mois. La vie est si simple quand il s’agit de se lever le matin avec pour seul but d’avancer, jouir du plaisir d’aller toujours de l’avant et d’atteindre des objectifs tous les jours, de ne se soucier d’autres choses que de trouver de la nourriture et un coin pour dormir (ce qui a vraiment été très facile, étant donné nos destinations), d’être perçus comme des héros ( ou des fous! ) par les gens que nous croisions. Mais surtout, notre liberté d’action va nous manquer. Quel bonheur d’être totalement détaché du temps, d’être rythmé par les gargouillements de son estomac et de ses paupières lourdes. Avec la reprise du travail tout cela va évidemment changé et le stress va inévitablement reprendre place dans nos têtes.
Mais ça c’est encore pour un peu plus tard. L’heure est à la fête et aux chaleureuses retrouvailles! Notre comité d’accueil de Barneville-Carteret a été digne de celui fait aux coureurs du tour de France! Banderole et vuvuzelas au programme! Le temps de passer la dernière petite cote, les visages familiers se sont peu à peu découverts, la tête le sourire jusqu’aux oreilles, les épaules, les jambes, ça y est! Ils sont tous la! C’est avec une grande émotion que nous sommes accueillis à la maison et en l’espace d’un instant, toutes nos appréhensions disparaissent pour laisser place à la joie et à l’euphorie des retrouvailles! Nous les retrouvons sans avoir l’impression de les avoir quittés. La vie de vacances à Carteret reprend tout naturellement son cours sur la plage et quasiment aucune question ne nous est posée à propos du voyage, comme si tout était déjà dit grâce au blog. Les anecdotes à raconter seront pour plus tard dans l’intimité des soirées d’été.
Quand à nous, l’avenir nous réserve plein de projets de nouveaux voyages à vélo, certes plus courts et moins loin, mais sûrement avec des enfants dans une carriole!
Alors à la prochaine pour de nouvelles aventures!!!